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Les propositions du CGAAER pour la nouvelle stratégie biocontrôle

« Des obstacles persistent et entravent le déploiement massif du biocontrôle », constate le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, dans un rapport publié le 17 juin 2025.

Lancée en 2020 pour cinq ans, la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle arrive bientôt à échéance. Dans un rapport, le CGAAER en dresse un bilan et propose des pistes d’évolutions pour son renouvellement.

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« Des obstacles persistent et entravent le déploiement massif du biocontrôle. » Tel est le constat du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), dans un rapport publié le 17 juin 2025 où il dresse le bilan de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle.

Lancée en 2020, cette stratégie doit être renouvelée à la fin de l’année 2025. Le CGAAER a identifié des freins, notamment réglementaires, et des difficultés dans son déploiement auprès des utilisateurs finaux. S’appuyant sur ces observations, il établit plusieurs recommandations pour la future stratégie.

1. Renouveler et renforcer la stratégie en assurant un portage politique fort

« Le renouvellement d’une stratégie nationale dédiée au biocontrôle permettra de maintenir la dynamique positive observée, considère le CGAAER. Cependant, le bilan de la stratégie actuelle met en lumière la nécessité d’un portage politique plus affirmé pour amplifier son impact. »

Le Conseil insiste notamment sur la définition d’orientations stratégiques claires qui « permettra une meilleure appropriation et déclinaison à différents échelons, notamment régionaux ».

2. Lever les blocages réglementaires persistants et simplifier les procédures d’autorisation.

Pour le CGAAER, les cadres réglementaires européen et français du biocontrôle « sont en décalage ». Alors qu’une définition du biocontrôle existe depuis 2014 dans la réglementation française, celle-ci n’a pas encore été intégrée au niveau européen, « malgré les efforts en ce sens de la France. »

Or, cette définition est « une étape préalable indispensable à l’élaboration d’un cadre réglementaire harmonisé à l’échelle de l’Union européenne », considère le rapport. Des travaux avaient été engagés pour introduire la notion de « protection biologique » dans le règlement européen SUR, mais ce projet a été définitivement abandonné en février 2024.

Le CGAAER souligne également que les délais d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits de biocontrôle, de 10 à 12 ans selon les associations professionnelles, restent « un obstacle majeur » pour les acteurs du secteur. « La durée moyenne pour obtenir une AMM reste incompatible avec l’urgence de réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques conventionnels et d’accélérer la transition agroécologique, juge les rapporteurs. Pour répondre à ces enjeux, une refonte du cadre réglementaire s’impose afin de concilier les besoins d’innovation et les exigences d’innocuité et d’efficacité. »

3. Renforcer l’intégration des acteurs de proximité pour un meilleur déploiement régional

Le rapport pointe la « faiblesse du dernier maillon de déploiement de la stratégie chez l’agriculteur ». Il propose de mieux intégrer les acteurs de proximité (coopératives, négoces et organismes de développement/conseil) dans la mise en place de la stratégie, ce qui nécessitera de lever plusieurs freins.

Parmi ceux-ci, il identifie notamment la séparation vente-conseil, effective au 1er janvier 2021, et qui concerne toutes les utilisations de produits phyto, dont le biocontrôle. « Cette réforme, voulant éviter un conflit d’intérêts entre le conseiller et le vendeur, s’est en fait traduite par un recul très fort du conseil portant sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, constate le CGAAER. Il conviendrait, à l’avenir, de pouvoir restaurer d’une manière ou d’une autre un conseil de proximité permettant d’inclure le biocontrôle comme une priorité d’usage. »

4. Optimiser la synergie avec le grand défi « Biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie »

Le CGAAER invite par ailleurs à construire une synergie entre la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle et le grand défi « Biocontrôle et biostimulation pour l’agroécologie ».

« Ce programme, qui s’étendra sur six ans, bénéficie d’un financement substantiel de 60 millions d’euros, dont 42 millions proviennent de France 2030, complétés par 18 millions d’euros de contributions du secteur privé, indique le rapport. La répartition des missions entre la stratégie nationale et le grand défi reste à définir. »

5. Mobiliser les organisations professionnelles agricoles et les collectivités locales

L’objectif est de décliner la stratégie au niveau territorial, avec des feuilles de route adaptées aux spécificités régionales.

6. Repenser l’axe 3 de la stratégie, « assurer le déploiement »

Pour cela, le CGAAER propose plusieurs axes :

7. Structurer la nouvelle stratégie autour de trois axes principaux

Ces trois axes se structurent autour de la recherche et innovation, la réglementation, et le déploiement territorial, « tout en définissant des indicateurs clairs pour mesurer son impact », insiste le CGAAER.

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